La coopération entre universités et industries est devenue un levier clé pour le développement de solutions innovantes face aux défis contemporains, notamment dans les secteurs à haut risque tels que l’industrie minière. Un exemple emblématique en Afrique du Sud est le Simulacrum de Sibanye-Stillwater, une infrastructure technologique de pointe implantée à l’Université de Johannesburg (UJ). Ce dispositif, mis en service en 2022, constitue une plateforme unique de simulation d’incidents d’urgence, intégrant des scénarios radiologiques et chimiques.

Une plateforme technologique avancée au service de la sécurité industrielle : Conçu en partenariat étroit avec le groupe minier Sibanye Stillwater, le Simulacrum est dédié à la formation, à l’évaluation des protocoles d’intervention et au renforcement de la résilience des acteurs face à des risques industriels complexes. Cette infrastructure permet d’organiser des exercices inter-agences impliquant des équipes de secours, des responsables de la sécurité industrielle, ainsi que des chercheurs universitaires. Grâce à cette collaboration, la plateforme offre un cadre réaliste et sécurisé où sont testées et optimisées les stratégies de gestion des crises, tout en favorisant la montée en compétences des acteurs du secteur.

Une source d’inspiration pour l’Université de Kinshasa (Unikin) : L’expérience sud-africaine a suscité un vif intérêt au sein de la communauté scientifique congolaise, notamment à l’Université de Kinshasa. Deux chercheurs congolais, Seke Vangu Max et Kapinga Kabulwe Sharon, ont récemment visité le laboratoire de l’UJ, où ils ont pu observer directement le fonctionnement et les bénéfices du Simulacrum. Cette visite, organisée dans le cadre de leur séjour de recherche, a permis un échange fructueux sur les méthodologies de simulation, les technologies employées (dont la modélisation des émissions radioactives et chimiques), ainsi que sur les modalités de partenariat public-privé.

Vers un modèle congolais de gestion des risques industriels : Le retour d’expérience du Simulacrum UJ-Sibanye Stillwater pourrait inspirer la mise en place d’une plateforme similaire en République démocratique du Congo, où le secteur minier est un pilier économique majeur, mais où la gestion des risques radiologiques et chimiques reste encore peu structurée. Un tel projet contribuerait à renforcer la formation, la préparation et la coordination des acteurs face aux accidents industriels, dans un contexte où la sécurité et la santé publique doivent être garanties.