FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DE BIOLGIE MEDICALE
Thèse présentée et soutenue publiquement en vue de l’obtention du titre d’Agrégé de l’Enseignement Supérieur en Médecine
Par
Edith NKWEMBE NGABANA
Docteur en Médecine
Spécialiste en Biologie Médicale, Option: Microbiologie
Chef de Travaux
Promoteur: Prof. Dr Jean-Jacques MUYEMBE TAMFUM, MD, Ph.D.
Co-Promoteurs: – Prof. Dr Emile OKITOLONDA WEMAKOY, MD, Ph.D. – Prof. Dr Steve AHUKA MUNDEKE, MD, Ph.D.
JANVIER 2023
RESUME
Contexte
La grippe est mal documentée en République Démocratique du Congo (RDC) où plusieurs épidémies peuvent passer inaperçues. Les seuls rapports d’investigation des épidémies disponibles au pays ne permettent pas d’estimer la véritable ampleur et l’épidémiologie de la grippe. Cette thèse a pour objet de contribuer à la compréhension de la grippe à Kinshasa.
Objectif
Contribuer à l’amélioration de nos connaissances sur les virus grippaux et leur épidémiologie moléculaire à Kinshasa.
Méthodes
Trois études descriptives ont été menées à Kinshasa entre 2009 et 2014. La 1 repose sur une revue documentaire basée sur les articles et archives portant sur les IRA et /ou la grippe en RDC; la 2m et la 3ème reposent sur la surveillance sentinelle de la grippe. Pour les deux dernières études, des sécrétions oro et nasopharyngées de patients suspects vus en ambulatoire ou en hospitalisation étaient prélevées, conservées puis transportées i l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB). La recherche des virus grippaux A et B a été réalisée par Retro Transcription de la réaction en chaine de la Polymérase en temps réel (RT-qPCR), suivant le protocole du CDC/ Atlanta, suivie d’une caractérisation moléculaire.
Résultats
Pur la première étude, quatre rapports d’épidémies ont été retrouvés entre 1995 et 2007, principalement dans la partie Ouest du pays (Bandundu, Equateur et Kinshasa) montrant es taux d’attaque (TA) et de létalité (TL) respectivement de 3,9- 47,5 % et 2-16 % les enfants de moins de 5 ans étaient les plus touchés avec une morbi-mortalité élevée : 22,6 -57,7 %) et (TL: 3,2-3,7 %).
Par ailleurs, 11456 échantillons ont été prélevés chez 7453 (65,1 %) patients vus en ambulatoire et 4003 (34,9 %) en hospitalisation. Mille cent quarante-sept échantillons (10,1 %) étaient positifs à la recherche des virus grippaux. Parmi eux, 11,45 % des patients en ambulatoire (n=850) et 7,46 % des patients en hospitalisation (n=297) dont les enfants de moins de 5 ans étaient les plus affectés dans les deux types de Grippe, tant en ambulatoire (64,1%- 59,7 %) qu’en hospitalisation (35,9%- 40,3 %).
Les virus grippaux de type A étaient détectés à 68,5% (n=786) suivis des virus grippaux de type B à 30,8 % (n=354). Parmi les virus de type A, 37,5 % était de sous type H3N2 et 25,5 % de HlNl. Tous ces virus grippaux (type et sous-types) ont co-circulés durant toutes ces années avec des prédominances variables d’un sous type des virus grippaux sur les autres selon les saisons.
Deux pics d’activités grippales intenses ont été identifiés de Janvier à Mai et d’Octobre à Décembre entre 2009 et 2014, marquant la saisonnalité de la grippe à Kinshasa, coïncidant avec la saison de pluie.
L’analyse phylogénétique a montré une diversité génétique des virus grippaux A/H3N2 et B/Yamagata, compatible avec les souches vaccinales correspondantes validées par l’OMS; et sensibles aux antiviraux usuels.
Conclusion
Les données de cette thèse documentent l’ampleur de l’infection par les virus à Kinshasa, sa saisonnalité et son évolution en dérive mutationnelle, indispensable à la mise en place des stratégies de lutte et contrôle de la grippe à Kinshasa.
Mots-clés: Virus grippaux, Surveillance, Kinshasa