Christian Mabiza Kutoloka 1, Marc Balekelay Tshilanda 1, Alexandre Doucy2, Michael Mannessier 2, Noel Onembo Otshudi1, Yannick Mundendi Samafundu1, Jean Robert Rissassi Makulo1, Tresor Swambulu Mvunzi1, Raphael Kola Otshudi1, Brady Madioko Makanzu1, Fabien Mbala Kintoki1, Nathan Bimbi Buila 1, Benjamin Longo-Mbenza 1, Jean-René M’buyamba-Kabangu 1, Bernard Phanzu Kianu1
- Cardiology department, University of Kinshasa, Kinshasa, Democratic Republic of the Congo.
- Cardiology department, Rythmology unit, Saint Quentin Hospital Center, Saint Quentin France
Contexte & objectifs. La thérapie de resynchronisation cardiaque (TRC) est proposée aux patients avec insuffisance cardiaque avec dysfonction ventriculaire gauche sévère symptômatique avec QRS large. Malgré ses avantages avérés, un pourcentage significatif de patients ne répond pas positivement à la TRC sur la base des critères évalués. L’objectif de la présente étude était de déterminer la fréquence de la non-réponse à la TRC et d’identifier les facteurs associés chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque et ayant bénéficié d’une implantation de TRC. Méthodes. Une étude de cohorte historique a été menée sur les patients atteints d’insuffisance cardiaque ayant reçu une TRC au Centre Hospitalier de Saint-Quentin (CHSQ) du 1er janvier 2020 au 30 septembre 2022. Les paramètres d’intérêt englobaient les données démographiques, cliniques, biologiques, électrocardiographiques, échocardiographiques et d’imagerie par résonance magnétique, des marqueurs biologiques et des résultats de suivi. La non-réponse à la CRT a été définie comme l’absence d’amélioration de la fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) de plus de 10 % six mois après la CRT. La régression logistique multivariée a été utilisée pour rechercher les facteurs associés à la non-réponse à la TRC. Résultats. Sur 82 patients, 29 (35,4 %) ont été classés comme non-répondeurs. La FEVG moyenne est passée de 27,5 % à 40 % après la CRT. Les facteurs associés à la non-réponse comprenaient : la fibrose IRM (aOR=3.99 ; p=0.007), le sexe masculin (aOR=3.04 ; p=0.006), une dose initiale faible et moyenne de Sacubitril-valsartan respectivement (aOR=3.02 ; p=0.013 ; aOR=2.03 ; p=0.032) et antécédents de cardiopathie ischémique (aOR=2.4 ; p=0.037). Conclusion. La non-réponse à la TRC est très fréquente et est attribuée aux antécédents spécifiques du patient, aux conditions cliniques, comportementales et physiopathologiques sous-jacentes. D’où l’importance d’améliorer la sélection des patients et de mettre en œuvre des stratégies de traitement personnalisées.
Mots-clés : Thérapie de resynchronisation cardiaque, insuffisance cardiaque, non-réponse, prédicteurs, échocardiographie, biomarqueurs.
Reçu le 4 octobre 2024
Accepté le 7 février 2025