Par Charles MBENDI NLOMBI
Chef de Travaux
Thèse présentée en vue de l’obtention du grade d’agrégé de l’Enseignement Supérieur en Médecine
Promoteur : Professeur Dr Benjamin LONGO MBENZA
Co-Promoteur : Professeur Dr Moustapha MOULAY ENNAJ
RESUME
Contexte : Les infections par les virus des hépatites B et C et le VIH demeurent un problème majeur de santé publique en Afrique Subsaharienne où leur prise en charge est inadéquate. Ces affections posent des difficultés de prise en charge à cause de la sous-information de la population, de l’insuffisance du diagnostic, de la combinaison thérapeutique exigée par leur co-infection.
Objectif : L’objectif de la présente thèse était de faire un état des lieux de l’infection par le VHB et le VHC et de la co-infection VIH- VHB- VHC dans la population de la région de Kinshasa.
Méthodes : Il s’agissait d’une étude multicentrique à deux volets : transversal analytique et de cohorte historique, portant sur plusieurs catégories socioprofessionnelles interviewées ou suivies dans la région de Kinshasa durant la période allant de 2001 à 2018. Plusieurs paramètres ont été recueillis parmi lesquelles les données sociodémographiques, cliniques, biologiques, l’exposition aux facteurs associés à la transmission de l’hépatite B et C ; et les données spécifiques au VIH.
L’analyse du risque proportionnel par régression logistique ou par Cox avait servi pour documenter les facteurs associés à la transmission de l’hépatite B et C ; et les facteurs prédicteurs de la mortalité au seuil de p < 5%.
Résultats :
- Chez les PVVIH, la fréquence du VHB était de 17,3% vs 13,6% pour le VHC.
- Chez les professionnelles de sexe, on trouvait 33% de VHB vs 27,2% de VHC. La population des PVVIH et des PS ; le statut du VIH (ORa=3,02), le statut de professionnelle de. Sexe (ORa=2,98) et le pierçing / tatouage (Ora=3,66) étaient associés à la transmission de l’hépatite B et C.
- Chez la femme enceinte, la fréquence de l’hépatite B était de 15,8%. Les facteurs associés à cette transmission étaient le non-usage du préservatif (ORa=2,26), la transfusion sanguine (ORa=3,49), le multiple partenaire sexuel (ORa=2,39) et le nombre de facteur supérieur à 4 (ORa=2,44).
- Chez le personnel de santé, la fréquence de l’hépatite B était de 18,6%. Le statut de médecin (ORa=2,80), de technicien de laboratoire (ORa=3,35) et le multiple partenaire sexuel (ORa=3,05) étaient les facteurs associés à cette transmission.
- Chez les cirrhotiques, l’étiologie était virale chez 22,4% des cas dont 11,3% de VHB, 34% de VHC et 54,7% de co-infection VHB-VHC. Au cours du suivi, 37,8% étaient décédés. L’encéphalopathie hépatique (HR : 3,62), l’hépatocarcinome (HR : 3,48), la classe B et C de Child Pugh (HR : 7,14) et (HR : 8,79), étaient les facteurs de risque de décès.
Conclusion : La séroprévalence de l’hépatite B et C est importante chez les personnes vivant avec le VIH, les professionnelles de sexe, les femmes enceintes, le personnel de santé et les cirrhotiques dont la survie est réduite en RDC. Plusieurs facteurs associés ont été identifiés notamment les comportements à risque et l’appartenance à une certaine catégorie socioprofessionnelle. Des études longitudinales complémentaires à travers toute la RDC devraient en évaluer la prévalence et déterminer les facteurs de risque de l’hépatite B et C.
Mots-clés : Fréquence, Infection par le VHB, VHC, VIH, Facteurs de risque, Catégorie socioprofessionnelle, Kinshasa, RDC