Une première pour l’Université de Kinshasa ! Ce lundi 02 Mai 2022, « le réparateur des femmes », « le Prix Nobel 2018 », le Professeur Dr Denis Mukwege, a tenu une conférence sous le thème : « Le viol comme arme de guerre » dans la grande salle des promotions de l’Unikin.
Un accueil chaleureux a été réservé à cet invité de marque : le Professeur Denis Mukwege a pris part à la procession qui l’a mené de la Paroisse NODASA au bâtiment administratif de l’Unikin. Il était précédé des femmes policières de la garde universitaire, accompagné du Recteur de l’Unikin et de son Comité de Gestion, suivi des Femmes Professeures de l’Unikin.
Ouverte au public, cette conférence a connu la participation de quelques grandes personnalités de notre pays : le Président du Sénat, le Ministre des Droits humains, le Professeur Dr Muyembe, …
Dans son mot d’ouverture, le Recteur de l’Unikin, le Professeur Jean-Marie Kayembe Ntumba, s’est énormément réjoui de la présence du « Prix Nobel 2018 » en indiquant que le « genre » demeure l’une des préoccupations de son Comité de Gestion. D’autres allocutions se sont succédé telles que celle du Dr Mamie Mbelu, Présidente de la structure Genre de l’Unikin, qui a fait un plaidoyer pour la femme ; celle du Secrétaire Général à la Recherche, le Professeur Antoine Tshimpi, qui a tenté de faire une brève présentation du conférencier du jour, tellement la biographie est richement vaste ; celle de la Professeure Dr Berthe Zinga, Présidente de l’Association des Femmes Professeures de la RDC, ravie de l’honneur rendu en cette occasion à la Femme Professeure.
Une fierté nationale, un mérite mondialement reconnu, le Professeur Denis Mukwege a présenté un exposé bien élaboré sur le concept de « viol » en RDC :
- Le viol, comme arme de guerre, constitue une technique d’épuration ethnique, une véritable stratégie de guerre. Il est méthodique et collectif (tortures et esclavages sexuels), se fait en public (entrainant des victimes directs et indirects), il est systématique (victimes de tout âge),…
- Les conséquences suivantes peuvent s’en suivre : déplacement massif des populations, réduction démographique (destruction des organes génitaux des femmes, VIH, IST), destruction de la capacité économique (pillages des ressources naturelles), destruction du tissu social (perte d’identité).
- Une prise en charge holistique s’en suit : médicale, psychologique, socio-économique et légale.
- Des formations et des Programmes de réinsertion sont organisés.
Dans sa conclusion, « le réparateur des femmes » a déclaré qu’il faudrait briser le cycle de la violence et de l’impunité, et restaurer l’Etat de droit ; «pas de réconciliation sans justice ». Il faudrait mener le plaidoyer pour l’adoption d’une stratégie nationale holistique de justice transitionnelle en RDC.
Cette conférence s’est déroulée sous la modération des Professeurs Al Kitenge et Nadège Gombe.
La chorale Luc Gillon de la Paroisse NODASA a agrémenté les différents intermèdes musicaux. Même un portrait a été offert à l’invité du jour.
Cette cérémonie s’est clôturée par des photos de famille ainsi que le cocktail apprêté pour la circonstance.
Presse Rectorat.